Baudelaire préféré ... encore un peu de poésie

L’ALBATROS

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux. [ 12 ]

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

Comments

[Fran]

C'est bien agréable de lire un si beau texte de si bon matin... De quoi garder son esprit dans les nuages jusqu'au soir....;o)

[Mlle Sophie]

c'est beauuuu :)
merci pour tes messages, je decouvre ton blog a mon tour avec plaisir, oui il commence a faire chaud mais le soir.. bien contente de retrouver mon chale :))